Comme tous les ans, l’anniversaire du pontificat du pape François a été l’occasion de la célébration d’une messe d’action de grâce par Monseigneur Franco Coppola, nonce apostolique au Grand-Duché de Luxembourg. Mais cette année est un peu particulière, puisque nous aurons l’immense joie de recevoir le Saint-Père le 26 septembre prochain. Une telle visite se prépare ! Les équipes de l’archevêché sont mobilisés et tous les aspects pratiques sont étudiés et pris en main, mais où en sommes-nous de notre préparation spirituelle. Mgr Coppola a profité de son homélie pour nous donner de précieux conseils.

« La meilleure façon de se préparer à la visite du Pape c’est d’aller de l’avant et de faire de notre Église ici à Luxembourg une Église qui marche de façon synodale », commence Mgr Coppola qui précise, reprenant des propos tenus récemment par le pape François : « le chemin synodal exige une conversion spirituelle car sans un changement intérieur il n’y pas de résultat durable ». Et le nonce précise : « Quand on parle de synode on entend toujours parler des changements d’organisation. Le Saint-Père nous appelle à un changement profond, intérieur, spirituel. Commençons par purifier et par changer nos cœurs ». Dans la perspective de cette conversion spirituelle, Mgr Coppola nous propose de nous inspirer de trois vertus : penser selon Dieu, surmonter toute fermeture et cultiver l’humilité.

Penser selon Dieu, voilà le premier grand changement intérieur qui nous est demandé. Passer de la pensée humaine à la pensée de Dieu. Dans l’Évangile, remarque le nonce, le Christ fait à Pierre une déclaration très importante : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Mais quelques instants plus tard, Il a des mots très durs pour lui : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt, 16, 23). Le Pape est un homme, comme Pierre, avec toutes les qualités et les fragilités humaines. C’est bien conscient de cela que le pape François a demandé, dès son accession au pontificat, de prier pour lui. Nous devons suivre le successeur de Pierre et nous devons aussi prier pour lui.

Passer de la pensée humaine à la pensée de Dieu. « Rappelons-nous, insiste Mgr Coppola, que le protagoniste du chemin synodal est l’Esprit-Saint. Lui seul nous apprend à écouter la voix de Dieu. Individuellement et en tant qu’Église, Dieu est toujours plus grand que nos idées, plus grand que la mentalité dominante, que le monde ecclésial du moment. Par conséquent, ne tenons jamais pour acquit que nous sommes en phase avec Dieu. Essayons plutôt de nous élever au-dessus de nous-mêmes. »

Deuxième conseil : surmonter toute fermeture. « Attention à la tentation du cercle fermé, met en garde le nonce. La synodalité nous demande de regarder au-delà des clôtures, avec grandeur d’âme, elle nous demande de nous laisser frapper, voire blesser, par la voie, l’expérience et la souffrance des autres. »

Enfin, il faut cultiver l’humilité. Cela nous pousse aussi à nous demander ce que nous cherchons dans nos relations avec nos frères dans la foi. Si nous nous rendons compte que d’une manière ou d’une autre un peu d’orgueil s’est glissé en nous au fil de nos initiatives, demandons la grâce de revenir à l’humilité. « Seuls les humbles accomplissent de grandes choses dans l’Église, prêche Mgr Coppola, parce que celui qui est humble a un fondement solide, l’amour de Dieu qui ne faillit jamais et ne cherche pas d’autre reconnaissance. (…). Ceux-là trouvent dans le service la joie. »

Et Mgr Coppola conclut son homélie sur ce mot de service : « c’est le mot qui a été choisi pour la visite du Pape, ‘pour servir’, nous sommes là pour cela. Demandons au Seigneur de donner au Pape tout l’Esprit-Saint nécessaire pour se garder dans la pensée de Dieu, pour être comme le Seigneur le veut, ouvert et humble, serviteur des serviteurs de Dieu. Et en même temps que nous prions pour lui, préparons-nous à le recevoir en faisant de notre Église une Église selon la pensée de Dieu, ouverte à tous, humble au service. »

Tout au long de la messe, la ‘Missa brixinensis’ » de Stefan Trenner a emmené la prière de l’assemblée, portée par la Maîtrise Sainte-Cécile et l’orgue de Paul Breisch, sous la direction de Marc Dostert. Après la communion, la prière diocésaine pour la visite du pape François a été lue en luxembourgeois et en français (voir le document à télécharger ci-dessous). Enfin, la messe s’est terminée par la bénédiction papale solennelle accompagnée d’une indulgence pléniaire.

Munis de ces armes spirituelles, nous voilà prêts à commencer ou à poursuivre notre préparation à la visite du 26 septembre. Douze petites semaines, il n’y a pas de temps à perdre !

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