Le lundi 22 septembre se tiendra, dans le cadre de l’exposition Luxembourg Urban Garden (LUGA), une journée d’études intitulée « Création, Autonomie et Responsabilité – Les Religions entre nature et culture ». La journée, organisée par la Luxembourg School of Religion & Society en collaboration avec la Faculté de théologie catholique de l’Université de Bonn, veut mettre en relation nature, culture et religion afin de « revisiter les récits de l’origine, notamment celui de la Genèse, que certains considèrent comme étant à l’origine de l’exploitation et destruction de l’environnement ». Vous trouverez le programme de la journée en cliquant sur ce lien.

Ce jeudi 18 septembre une table ronde a introduit et préparé la journée d’études. Au Science Hub de la LUGA se sont retrouvés plusieurs représentants des cultes conventionnés et quelques chercheurs afin d’explorer les rapports entre les différentes religions et la nature. Une météo particulièrement clémente a permis à chacun de se présenter en plein air, avant de rentrer pour des échanges plus formels. Minutées scrupuleusement, mais toujours avec humour, par le Prof. Dr. Dr. Jean Ehret, directeur de la LSRS, les interventions se sont succédées rapidement.

Il en ressort que les Églises anglicane, protestante, orthodoxe et catholique ont, on s’en doutait, beaucoup en commun dans leur vision de la nature, créée par Dieu Père Tout-Puissant. Chaque représentant insiste sur tel ou tel point, , composant petit à petit une mosaïque d’analyses diverses et complémentaires. En voici quelques exemples.

« Si quelqu’un acquiert la pureté, tout se soumet à lui »

La révérende Alison Heal, pour l’Église anglicane, présente trois options pour positionner l’homme, soit au sommet d’une pyramide figurant la Création, une vision anthropocentrique, soit au cœur de cette Création, vision éco-centrique, ou enfin à la pointe d’un cœur réunissant tous les éléments créés par Dieu, forme de théocentrisme écologique qui redonne au Créateur toute sa place.

Le père Panagiotis Moschonas, pour l’Église orthodoxe, remarque que les Saints sont toujours en connexion étroite avec le reste de la nature. Saint Jérôme était l’ami d’un lion. Saint Païssios, qui pouvait manipuler les animaux venimeux, disait « si quelqu’un acquiert la pureté, tout se soumet à lui ». Rappelons que ce sont les orthodoxes qui, les premiers, ont instauré la fête de la Création, le 1er septembre.

L’esthétique de la nature, comme possibilité de se connecter avec le Créateur, revient souvent, particulièrement dans les propos du pasteur Volker Beba pour l’Église protestante, qui s'émerveille des ciels étoilés. Le respect de cette beauté est inscrit au coeur de l'homme. « Dieu a créé l’homme avec ses possibilités d’avoir une éthique. À nous de vivre cette éthique. »

Le Prof. Dr. Dr. Jean Ehret conclut, pour l’Église catholique, en rappelant l’importance de positionner avec justesse l’homme et son âme immortelle au sein de la Création. « Nous croyons que Dieu sauvera tout et que tout sera sauvé par Lui. Jamais nous ne sauverons le monde. (…) Nous regardons vers un but qui nous est promis, vers un Dieu qui nous promet l’ensemble de la vie dans son harmonie. »

Lundi 22 septembre, la journée d’études sera l’occasion d’approfondir tous ces thèmes et particulièrement de s’interroger sur comment les religions et leurs théologies peuvent contribuer à une écologie qui prend notamment soin des plus démunis.