2 claviers, 11 registres, 600 tuyaux… l’orgue de l'école Sainte-Sophie s’est éveillé
Le 12 février 2025, le cardinal Jean-Claude Hollerich a béni l’instrument installé dans la chapelle de l'établissement.
La chapelle de l’école Sainte-Sophie est un écrin de bois ouvert sur deux côtés par des panneaux vitrés transparents. Sur la gauche, ces vitres s’élèvent sur presque toute la hauteur du mur et donnent sur la cour de récréation. Un peu avant dix heures, les enfants jouent joyeusement sans se préoccuper de ce qui va bientôt se dérouler à l'intérieur. Derrière le chœur, c’est la nature que l’on observe. Et dans le chœur, à droite, se dresse un orgue entièrement en bois, cèdre et poirier. Conçu en 1999 par le facteur néerlandais H. Klop, l’instrument compte deux claviers, onze registres et quelques six-cents tuyaux. Son installation, en décembre dernier, a mobilisé trois artisans. Et ce matin, c'est encore pour lui que tous sont réunis à la chapelle.
Avant l’ouverture de la cérémonie de bénédiction, invités et élèves ayant pris place, l’organiste Claude Clement se met d’abord au clavecin, accompagnant deux flutistes, sa femme Ria Clement-Lucas et sa fille Anne Clement, pour des pièces de musique baroque. Le cardinal Jean-Claude Hollerich entre à dix heures, accompagné des chanoines Jean Ehret, Tom Kerger et Patrick Muller, vicaire général, de l’abbé Jean-Pierre Reiners, cérémoniaire et de frère Jean-Luc Pinalie, aumônier de l'école.
« On dit que les orgues sont les reines des instruments de musique, rappelle Monseigneur Hollerich dans son homélie. Pourtant elles ne viennent pas de la culture catholique mais plutôt de la Réforme. Mais elles se sont imposées par leur beauté. Les orgues peuvent imiter tous les instruments que nous connaissons, grâce à des pipes de toutes les longueurs, qui créent une symphonie pour louer Dieu. Toutes ces pipes sont nécessaires. S’il en manque une, l’harmonie disparaît. C’est une belle image de l’Église. Baptisés, nous sommes tous membres de l’Église et chacun a sa voix. Le maître de l’harmonie, c’est l’Esprit-Saint qui sait faire de nous un groupe harmonieux. »
Faisant écho à l’homélie, „Schalt das Hirn ein! Mach dein Herz auf!“ entonnent des enfants de l’école, tout de blanc vêtus, accompagnés par Nicola Heckner, la cheffe d’établissement. « Merci pour ce message ! » conclut l’archevêque visiblement touché.
Après la prière de bénédiction, Mgr Hollerich invite l’orgue à jouer. Le dialogue s’installe entre le célébrant et l’instrument :
« Éveille-toi, orgue, instrument sacré : entonne la louange de Dieu, notre Créateur et Père. » Solennelles, graves, les premières notes s’élèvent.
Puis des élèves prennent le relais :
« Orgue, instrument sacré, célèbre Jésus, notre Seigneur, mort et ressuscité pour nous. » La musique se fait joyeuse et paisible.
« Orgue, instrument sacré, chante l’Esprit Saint qui anime nos vies du souffle de Dieu. » Le son est plus vif, plus haut.
« Orgue, instrument sacré, élève nos chants et nos prières vers Marie, la mère de Jésus. » À cet instant le chant, plus lent, semble plus respectueux encore, évoque une révérence.
« Orgue, instrument sacré, fais entrer l’assemblée des fidèles dans l’action de grâce du Christ. » Ici c’est une foule qui entre à l’église un dimanche matin pour la grand-messe.
« Orgue, instrument sacré, apporte le réconfort de la foi à ceux qui sont dans la peine. » Les notes, plus graves et plus intimes, se font consolantes.
« Orgue, instrument sacré, soutiens la prière des chrétiens. » Le morceau est rapide et intense.
Enfin le Cardinal invite l’orgue à déployer toute sa beauté : « Orgue, instrument sacré, proclame gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. »
Le choix de chaque pièce est le fruit des recherches de Claude Clement, ancien élève de l’organiste Carlo Hommel (1953-2006) : « il faut montrer toutes les possibilités de l’orgue et en même temps s’adapter au dialogue de la litanie », nous a-t-il expliqué. Mission accomplie !
Pour louer Dieu, l'homme sentit bientôt que sa voix était insuffisante. Il s'adresse à la matière et lui demande de lui venir en aide et de chanter avec lui. De là les divers instruments. Mais l'orgue les résume tous. Il exprime et la voix des flots, et le bruit du tonnerre et la brise dans le feuillage, et l'ouragan dans la montagne, et la voix de l'homme dans la douleur, et la voix de l'enfant dans la joie. L'orgue prend l'âme et le cœur et pousse vers le Ciel de sublimes accents de foi, d'espérance et d'amour.
In La Semaine religieuse du diocèse de Meaux, 3 octobre 1885, p. 480-481
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