La semaine dernière, nous vous avons présenté la CVX, la Communauté de Vie Chrétienne, et ses réunions régulières en petits groupes. Le 5 octobre dernier, nous avons profité d’une réunion des oblats de l’abbaye de Clervaux pour découvrir cet autre chemin spirituel.

« Ora et labora », « prie et travaille ». Depuis mille-quatre-cents ans, les moines bénédictins vivent la Règle de saint Benoît, dans la discrétion et le silence de leurs monastères. Leur rayonnement est tel, et la Règle si aisément transposable à toute forme de vie spirituelle, que des chrétiens « dans le monde » ont ressenti le besoin de se lier à la famille bénédictine. Laïcs ou prêtres, mariés ou célibataires, hommes ou femmes, ces fidèles ont choisi de devenir oblats séculiers. À Clervaux, ils apprécient le silence, l’intériorité, la discrétion, la solitude, mais aussi l’accueil, le pardon, la bonté, la paix.

Le mot lui-même vient du latin oblatus, offert. D’après les Statuts des oblats approuvés par le pape saint Pie X, l’oblat est donc « un fidèle vivant dans le monde qui, poussé par le désir d’une plus grande perfection et par une affection spéciale envers l’Ordre de saint Benoît, s’offre à Dieu et devient membre d’une communauté monastique d’une façon réelle, mais pas au même titre que les moines. » Attention, cette offrande de soi-même n’est pas un vœu, mais néanmoins un engagement réel. L’oblation signifie « la volonté d’approfondir son sens et son amour de Dieu par une conversion poursuivie la vie durant ».

Les oblats de l’abbaye de Clervaux sont aujourd’hui une soixantaine, répartis dans sept pays d’Europe. Ils sont aidés dans leur cheminement spirituel par le père Bernard Boulanger, responsable des oblats. Après un temps de réflexion et de probation, appelé le noviciat de l’oblature, dont la durée dépend de chacun, le candidat fait offrande de lui-même à Dieu pour le service de Dieu et des hommes. Cette offrande, oblation, est reçue lors d’une petite cérémonie liturgique, généralement à l’issue de la messe, par la communauté locale et au nom de l’Église.

« Étant lié personnellement à un monastère, l’oblat en devient héritier spirituel », explique le père Bernard. Concrètement ? « Chacun se réserve un temps de prière quotidienne en union avec la vie liturgique et spirituelle de la communauté monastique. Un échange régulier avec le frère responsable des oblats permet d’établir le rythme de cette vie de prière compte tenu des obligations et du temps disponible. » Il est également important d’approfondir sa foi chrétienne par l’étude de la Parole de Dieu, par la lecture de livres de spiritualité…

Les oblats de Clervaux sont soutenus par une lettre de l’abbaye envoyée quatre fois par an, et par la messe du premier dimanche du mois, que Père Bernard célèbre à l’intention des oblats vivants et défunts. Ils se retrouvent de surcroît deux fois par an pour une journée rythmée par la messe, les offices de la liturgie des heures, deux enseignements et un repas fraternel. Samedi dernier, les chapitres 5, de l’obéissance, et 68, si on ordonne à un frère des choses impossibles, de la Règle de saint Benoît étaient au programme. Avant de commencer son exposé, le père Bernard rappelle que « Dieu est Paix et Joie ». Et ce Dieu de Paix et de Joie ne veut pas être servi par des esclaves. « Dieu veut un dévouement d’amour, une obéissance inspirée par l’amour filial, explique le responsable des oblats. Obéir à Dieu, c’est lui faire confiance sans réserve. Sainte Faustine disait : Jésus, j’ai confiance en Toi. Et j’ajoute : Marie, passe devant ! ». Dom Michel, père abbé de l’abbaye, conclut : « la suprême obéissance permet de trouver l’idée que Dieu avait de moi en me créant. » Le programme d'une vie chrétienne accomplie.

Pour toute information sur les oblats, vous pouvez joindre le père Bernard Boulanger : abbaye-clervaux@cathol.lu