Le 2 février 1875, Anna Bové, Josefa Niederprüm et leurs compagnes recevaient leur habit religieux des mains de l’abbé Nicolas Wies. Ainsi naissait la Congrégation des Sœurs du Tiers Ordre Régulier de Notre-Dame du Mont Carmel à Luxembourg, plus connue aujourd’hui sous le nom de ZithaSchwestern. Le nom même de la congrégation explique le défi que les religieuses avaient décidé de relever : sainte Zitha, née en 1218 en Italie, travailla dès l'âge de douze ans et jusqu'à sa mort comme domestique dans une famille noble. Malgré cette charge, elle trouva l’énergie de s’occuper des nécessiteux.

Avant même la naissance de la congrégation, l'association Zitha était un lieu d'accueil pour les domestiques et un endroit où elles étaient soignées en cas de maladie. L’association les représentait vis-à-vis de leurs employeurs, les formait à la gestion du ménage et leur procurait des emplois. Au fil des années, les besoins évoluant, les ZithaSchwestern se sont systématiquement portées au secours des plus vulnérables. C’est ainsi qu’en 1976 elles ont fondé le premier foyer luxembourgeois pour femmes, le Foyer Paula Bové, qui offre aujourd'hui encore protection et soutien aux jeunes femmes et aux mères avec leurs enfants.

Ce dimanche 2 février 2025, 150 ans après la première prise d’habit, la chapelle du couvent de la rue Sainte-Zithe était pleine, une large communauté de fidèles étant venue rendre grâce pour les services rendus. La messe célébrée par notre archevêque, le cardinal Jean-Claude Hollerich, était illuminée par une délégation de la Maîtrise Sainte-Cécile de la cathédrale, sous la direction de son chef de chœur Marc Dostert. Paul Breisch, organiste de la cathédrale, était là lui aussi, son orgue guidant la prière dans la joie de la Présentation du Seigneur.

Après la messe, dans la salle des fêtes de la Seniorie Saint-Jean-de-la-Croix, les hommages se sont succédé. Monseigneur Hollerich est allé à l’essentiel : « Merci et continuez ! », tandis que le théologien Winfried Heidrich a développé quatre pensées avec pour point central la question « Seigneur, qu’as-tu prévu pour moi ? », question qui pousse à un dialogue personnel avec Dieu, à nos côtés, et qui a permis aux œuvres des ZithaSchwestern de se développer grâce à de nombreuses manières différentes de faire confiance au Seigneur.

Guy Kohnen, membre du conseil d’administration de ZithaSenior, a dressé un tableau complet des activités nées de l’impulsion des fondateurs, insistant particulièrement sur les valeurs défendues par les maisons de soins confessionnelles modernes. Certes, les religieuses n’y sont plus très nombreuses, mais pour les familles il s’agit d’un critère important quand il s’agit de trouver une place pour un ancien. Ce n'est pas un hasard si Zitha est aujourd'hui synonyme de qualité, d'écoute et de soutien aux plus fragiles. 

Entre chaque intervention, la harpiste Dina Nimax a permis à l’assistance de profiter d’une musique aérienne et délicate. Enfin, le père Luigi Gritti, venu de Rome pour l’occasion, a dit quelques mots, rappelant en particulier que la vocation des carmélites tertiaires est caractérisée par « un amour profond pour Dieu, pour Jésus et pour l’humanité ». Le père Luigi avait apporté de Rome le plus beau cadeau qui pouvait être fait aux sœurs : une bénédiction spéciale du pape François.

Actuellement, la congrégation compte plusieurs dizaines de religieuses, réparties entre le Malawi (depuis 1959) et le Luxembourg. Deux sœurs du Malawi étaient venues d’Afrique pour ce bel anniversaire. « Nous sommes plus de quarante sœurs au Malawi, qui continuons le travail commencé au Luxembourg, nous ont-elles expliqué. Notre pays est confronté principalement à deux fléaux : la faim et le manque d’éducation. Le coût de la scolarité est tellement élevé que de nombreux enfants ne peuvent pas aller à l’école. Nous avons créé un hôpital et une école maternelle. » La relève des ZithaSchwestern est assurée à l’autre bout du monde !

Paroles de carmélite tertiaire
« Je suis la plus âgée de la congrégation au Luxembourg. Je suis très reconnaissante au Seigneur de m’avoir menée jusqu’ici et très fière du développement de la congrégation. Dans votre vie, il faut toujours regarder où le Seigneur vous guide, où il vous demande d’aller. Si vous le faites, vous serez heureux. »

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