Merveilleuse logique du calendrier liturgique : alors que nous attendons la naissance de Jésus, l’Église nous invite à célébrer la conception de sa Mère. Il fallait bien que la Vierge Marie soit conçue et vienne au monde avant son Fils. La fête de l’Immaculée Conception est la plus solennelle de toutes celles que l’Église célèbre pendant le temps de l’Avent. Elle est si importante que, le 8 décembre, aucune autre messe (hormis celle de funérailles) ne peut être célébrée. Que célébrons-nous donc en ce jour ? Le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX, déclare que la Vierge a été préservée du péché originel dès sa conception par ses parents, sainte Anne et saint Joachim.

L’histoire de la proclamation de ce dogme, qui paraît bien tardive, est un exemple de synodalité dans l’Église. En effet, dès l’origine de la chrétienté, il apparaissait implicite que la Mère de Dieu ne pouvait jamais avoir rien eu de commun avec le péché. Par la proclamation du dogme, ce n’est pas une vérité nouvelle qui nous est donnée, mais plutôt une nouvelle lumière sur une vérité qui était déjà l’objet de la croyance universelle. L’Église a célébré très tôt la fête de la Conception de Marie. On en trouve des traces dans l’Église grecque au 6e siècle, en Occident dès le 8e siècle en Espagne, au 9e siècle à Naples et au Mont-Cassin. En Allemagne la fête est établie par un concile présidé, en 1049, par saint Léon IX ; en Belgique, à Liège, en 1142. À Rome, Sixte IV, en 1476, rendit le décret qui instituait la fête de la Conception de Notre-Dame.

Porté par ce mouvement réellement synodal, le 8 décembre 1854, dans la bulle Ineffabilis Deus, le pape Pie IX s’exprime ainsi : « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles ».

À Lourdes, quatre ans plus tard, le 25 mars 1858, Marie elle-même confirme cette vérité à sainte Bernadette Soubirous : « Je suis l’Immaculée Conception ».

Ave maris stella (hymne datant des premiers siècles)

Salut, étoile de la mer,
Mère nourricière de Dieu.
Et toujours Vierge,
heureuse porte du ciel.

Recevant cet Ave
de la bouche de Gabriel,
affermissez-nous dans la paix,
par ce changement du nom d’Eve.

Rompez les liens des pécheurs,
rendez la lumière aux aveugles,
Eloignez de nous les maux,
obtenez-nous tous les biens.

Montrez-vous notre Mère :
qu’il accueille par vous nos prières
Celui qui, pour nous
voulu être votre fils.

Vierge sans égale,
douce entre toutes,
délivrés de nos fautes,
rendez-nous doux et chastes.

Accordez-nous une vie innocente,
rendez nos voies sûres
afin que voyant Jésus,
nous goûtions avec vous les joies éternelles.

Louange à Dieu le Père
gloire au Christ Roi,
et à l’Esprit-Saint :
honneur égal aux Trois.
Amen !