Nicée, située à une centaine de kilomètres de Constantinople (aujourd’hui Istanbul), dans l’actuelle Turquie, était au quatrième siècle une ville prospère située sur des routes commerciales essentielles pour l’Empire romain d’Orient. C’est le lieu que l’empereur Constantin a choisi pour convoquer le premier concile œcuménique. L’hérésie propagée par Arius, qui niait au Christ sa nature divine, devait être combattue. Ouvert le 20 mai 325, le concile a réuni quelques trois-cents évêques. Rapidement, et quasiment à l’unanimité (cinq voix seulement ont manqué), la vérité de la divinité du Christ a été admise.

Il faudra encore une cinquantaine d’années, et le concile convoqué par l’empereur Théodose 1er à Constantinople en 381, pour fixer le texte du Credo que nous professons toujours à la messe. Les pères conciliaires de Constantinople réaffirmèrent que le Christ est « consubstantiel » au Père, précisèrent que, « Par l’Esprit Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie ». Ils ajoutèrent que l’Esprit Saint procède du Père, qu’il reçoit « même adoration et même gloire » et qu’il a parlé par les prophètes.

L’anniversaire que nous célébrons cette année est l’occasion de réfléchir au Credo, d’approfondir sa signification et d’ouvrir de nouvelles perspectives. C’est un temps privilégié, pour les différentes Églises chrétiennes, pour avancer ensemble. Le 20 mai 2025 a été le coup d’envoi des célébrations du 1700ème anniversaire, avec des représentants des Églises protestante, grecque orthodoxe et catholique qui se sont retrouvés à Nicée. Léon XIV pourrait s’y rendre en novembre. Le 7 juin, le Pape, dans un discours adressé aux participants au symposium intitulé « Nicée et l'Église du troisième millénaire : vers l'unité catholique-orthodoxe », a insisté sur la foi de Nicée, la synodalité, et la date de la Pâques, affirmant que « ce que nous avons en commun est beaucoup plus fort, quantitativement et qualitativement, que ce qui nous divise ».

En 2025, toutes les Églises chrétiennes ont célébré Pâques le même jour. Adopter une fois pour toute une méthode unique pour fixer cette date rendrait les chrétiens plus fort en exprimant leur unité autour du Christ. Le pape Léon a insisté sur ce point : « Je réaffirme l'ouverture de l'Église catholique à la recherche d'une solution œcuménique favorisant une célébration commune de la Résurrection du Seigneur, (…) donnant ainsi une plus grande force missionnaire à notre prédication du nom de Jésus et du salut qui naît de la foi en la vérité salvifique de l'Évangile ».

Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
consubstantiel au Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Ecritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire;
il a parlé par les prophètes.

Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.

Amen