Les collaborateurs qui travaillent au Centre Jean XXIII et les habitués des lieux se sont retrouvés nombreux ce vendredi autour de Mgr Franco Coppola, nonce pour la Belgique et le Luxembourg, pour fêter leur saint patron, le pape Jean XXIII. Celui-ci est en effet symboliquement fêté le 11 octobre, jour anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II (1962-1965) qu’il avait convoqué et au cours duquel il est mort, le 3 juin 1963.

Mgr Coppola, qui a porté pour célébrer la messe une chasuble verte brodée d’or, relique du saint Pape, est revenu dans son homélie sur la vocation de chaque prêtre : « C’est important aussi pour les fidèles de savoir ce qu’apprennent les prêtres et ce qu’ils sont en droit d’attendre des prêtres ! ». Trois questions, qui s’appliquent en réalité à tous, pasteurs et fidèles. Combien de temps donnons-nous, dans nos vies, à aller chercher les brebis égarées, à aller à leur rencontre ? Le Seigneur est-il la force de nos vies ? Enfin, essayons-nous toujours d’aimer le Christ davantage que ne le font les autres, en réponse à la question du Christ à Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci » ?

À l’issue de la messe, la présentation, par le frère franciscain Frédéric-Marie Le Méhauté, de ses travaux théologiques, a permis de réfléchir sur le thème « la voix des pauvres, une promesse pour l’Église ». Se référant à plusieurs reprises à l’œuvre du père Joseph Wresinski, fondateur d'ATD Quart Monde, frère Frédéric-Marie a souligné la fragilité de la voix pauvres qui est elle aussi précarisée, cachée, entravée, mais qui doit nous permettre de redécouvrir l’importance de la narrativité. La théologie narrative et la théologie dogmatique ne peuvent s’opposer. Comme le disait le pape François en 2015 à l’occasion d’une rencontre de théologiens en Argentine : « Cette rencontre entre doctrine et pastorale n’est pas une option, elle est constitutive d’une théologie qui entend être ecclésiale. » Les plus pauvres font œuvre de révélation, ils sont les révélateurs de la vérité de Dieu, indique Frère Frédéric-Marie, « mais la précarité tue et déshumanise et la misère en elle-même ne contient aucune révélation. »

Des propos nuancés, complexes, mesurés, qui ont été encadrés par des intermèdes musicaux remarquables grâce au pupitre de violoncelles de l’Orchestre de Chambre du Luxembourg.

Rien que pour aujourd'hui, texte spirituel de saint Jean XXIII

Rien qu'aujourd'hui, j'essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie.
Rien qu'aujourd'hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d'agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.
Rien qu'aujourd'hui, je serai heureux sur la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.
Rien qu'aujourd'hui, je consacrerai dix minutes à une bonne lecture en me rappelant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, de même la bonne lecture est nécessaire à la vie de l'âme.
Rien qu'aujourd'hui, je ferai une bonne action et n'en parlerai à personne.
Rien qu'aujourd'hui, j'accomplirai au moins une chose que je n'ai pas envie de faire, et si on m'offense je ne le manifesterai pas.
Rien qu'aujourd'hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.
Rien qu'aujourd'hui, j'établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m'en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités : la hâte et l'indécision.
Rien qu'aujourd'hui, je croirai fermement — même si les circonstances attestent le contraire — que la Providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde.
Rien qu'aujourd'hui, je n'aurai aucune crainte. Et tout particulièrement je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté.
Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures ce qui ne saurait me décourager comme si je me croyais obligé de le faire toute ma vie durant.