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Dom Guéranger, ardent défenseur de la prière de l’Église

Dom Michel et les moines de Clervaux nous invitent à nous souvenir du restaurateur de la vie bénédictine, mort il y a 150 ans.

Le 30 janvier prochain, la communauté des moines de l’abbaye de Clervaux, en lien avec toute la congrégation monastique de Solesmes, fera mémoire du 150ème anniversaire du retour à Dieu de dom Prosper Guéranger (1805–1875). Son souvenir sera particulièrement évoqué lors de la messe de la communauté à 10 heures et nous sommes invités à nous unir à la prière des moines.

Qui était donc dom Guéranger ? Prosper Louis Pascal Guéranger voit le jour en 1805. Quelques années auparavant, la Révolution française a tenté d’éradiquer la foi catholique, et les vœux religieux ont été abolis en 1790. Dans ce contexte, le jeune homme est ordonné prêtre en 1827, tout en se sentant appelé à la vie monastique, alors même que celle-ci a complètement disparu en France. En 1832, il découvre que le prieuré de Solesmes, qui a échappé aux destructions révolutionnaires, est sur le point d’être rasé. Il le rachète et s’y installe avec quelques compagnons.

Dès juillet 1833, la vie monastique a intégralement repris à Solesmes, la règle de saint Benoît y est adoptée et appliquée. Le monastère est reconnu par Rome en 1837. Ce faisant, comme l’expliquait dom Patrice Mahieu (o. s. b.) en 2005, à l’occasion du 200ème anniversaire de la naissance de dom Guéranger, « il comprit très vite aussi que son œuvre ne devrait pas être une reconstruction archéologique, une sorte de ‘son et lumière’ spirituel. Sans doute elle serait une création enracinée dans ce que le passé monastique peut avoir d’éternel, en matière d’expérience spirituelle et de sagesse, mais dom Guéranger eut assez de liberté pour adapter la vie concrète à une époque nouvelle. » C’est ainsi qu’il a su s’attacher, sans rien laisser de côté, à l’esprit de la Règle tout en ayant, sur l’office nocturne des Vigiles et sur l’abstinence totale de viande, une mise en pratique plus souple.

Le refondateur de Solesmes est particulièrement attentif à deux éléments : la louange de Dieu dans la beauté du culte liturgique, avec la redécouverte du chant grégorien, et l’attachement à l’Église et au Pape. Sa vive intelligence et sa grande érudition lui permettent de participer, à la demande du Saint-Père, à la préparation de la définition des dogmes de l’Immaculée Conception (1854) et de l’Infaillibilité du Pape (1870). Il laisse plusieurs ouvrages de référence, parmi lesquels, rédigée dans un souci de toucher les fidèles et de les aider à s’associer davantage à la liturgie, L’Année liturgique.

Ardent défenseur de la prière de l’Église, dans la préface de cette somme en quinze volumes, il écrit : « La prière est pour l’homme le premier des biens. Elle est sa lumière, sa nourriture, sa vie même, puisqu’elle le met en rapport avec Dieu, qui est lumière, nourriture et vie [1]. Mais, de nous-mêmes, nous ne savons pas prier comme il faut [2] ; il est nécessaire que nous nous adressions à Jésus-Christ, et que nous lui disions comme les Apôtres : Seigneur, enseignez-nous à prier [3]. Lui seul peut délier la langue des muets, rendre diserte la bouche des enfants, et il fait ce prodige en envoyant son Esprit de grâce et de prières [4], qui prend plaisir à aider notre faiblesse (…). Or, sur cette terre, c’est dans la sainte Église que réside ce divin Esprit. Il est descendu vers elle comme un souffle impétueux, en même temps qu’il apparaissait sous l’emblème expressif de langues enflammées. Depuis lors, il fait sa demeure dans cette heureuse Épouse ; il est le principe de ses mouvements ; il lui impose ses demandes, ses vœux, ses cantiques de louange, son enthousiasme et ses soupirs. De là vient que, depuis dix-huit siècles, elle ne se tait ni le jour, ni la nuit ; et sa voix est toujours mélodieuse, sa parole va toujours au cœur de l’Époux. » On ne saurait mieux évoquer le mystère de l’Église, lieu où tout homme peut faire l’expérience tangible du mystère de Dieu, où la prière du cœur se déploie dans la vie liturgique.

Le procès diocésain de béatification du dom Guéranger est ouvert. Une association qui réunit des laïcs et des moines est chargée de cette cause. Leur site Internet est une mine d’informations.

[1] Jean 8, 12 ; 6, 35 ; 14, 6.

[2] Rom. 8, 26.

[3] Luc 11, 1.

[4] Zach. 12, 10.

Prière pour demander la béatification de Dom Guéranger
Dieu notre Père,
ton serviteur Dom Prosper Guéranger,
abbé de Solesmes, attentif à l’Esprit-Saint,
a permis à une multitude de fidèles
de redécouvrir le sens de la liturgie,
source du véritable esprit chrétien.
Que son dévouement à la Sainte Église
et que son amour filial envers la Vierge immaculée,
puisés dans le mystère du Verbe incarné,
soient une lumière pour les chrétiens de notre temps.
Daigne, Seigneur, nous accorder la faveur
que nous demandons par son intercession,
afin que sa sainteté soit reconnue de tous et que
l’Église nous permette au plus tôt de l’invoquer
comme l’un de tes bienheureux et de tes saints.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen.


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